Délire mauve
DELIRE MAUVE
Sur mon chevet, une lampe Tiffany,
Où l’on voit balancer la tranquille glycine,
Délicate dentelle aux pampres insolites
Diffusant une lumière mauve
Où mon âme s’envole aux pays des songes.
Dans les sous-bois moussus et touffus,
Trouver la discrète violette, minuscule pensée,
Flamme violette des amours blessées.
Laisser les lilas envahir de leur parfum
Le pourpre de leurs grappes,
Dans l’assemblage envoûtant
D’une multitude de fleurettes denses.
Pour rêver de croquer à l’envi
Le fruit éclatant de la treille,
Comme on brûle la vie,
A l’aube bleuissante des illusions perdues.
Puis cueillir dans les prés de l’automne
Le colchique superbe mais vénéneux
Qui met des cernes mauves
Aux yeux des insomnies.
Voile violet, poussière de lune,
Envahissant le subconscient,
Symphonie intergalactique,
Sur des accents de viole d’amour,
Dans l’améthyste de l’apothéose
De ce délire mauve.
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