Femme à tiroirs
FEMME A TIROIRS
Dans mes rêves, j’ai rencontré
Une longue femme à tiroirs
Sortie d’une toile de Dali,
Verte sirène échappée des abysses,
Sous un ciel d’orage et de guerre,
Près d’une girafe en feu…
Elle me ressemblait comme une sœur…
Douloureuse et cambrée
Face à l’adversité,
Adossée à des béquilles de l’âme,
Elle exhibait des tiroirs béants
D’où s’étaient envolés
Les secrets de son subconscient,
Images refoulées de ses pleurs,
Ses frustrations et ses doutes,
Et ses mains, tendues en avant,
Semblaient appeler l’aide et le pardon,
Dans cet univers torturé…
Au fond de ces tiroirs
Demeure un parfum subtil :
Celui de l’invisible mémoire
De tous ces jours révolus,
Et la trace du mystère
De tous les secrets cachés….
Monsieur Freud, dites-moi :
Pourquoi je souffre,
Pourquoi je suis perdue
Tel un oiseau blessé,
Et pourquoi l’errance de mon âme
Traverse ces couloirs obscurs,
Car je suis sirène de l’extrême,
La couleur de mes mots
Dessine ce paysage,
Où tel un feu-follet
Je vais me diluer…
Effacer mes contours ?
Effacer les barrières ?
Enfin trouver la paix ?
Et toi, ma sœur, femme à tiroirs,
Retourne dans ton tableau !
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