L'heure dérobée
L'heure dérobée
Je viens de perdre une heure à l'orée du printemps,
Une heure de déesse au temple de l'amour,
Lorsque la vie fleurit au réveil des rameaux.
Une heure où la beauté peut encore espérer
Recevoir un écho au plus doux des ramages,
Quand le vent bourdonnant, d'un coup d'aile effronté,
Vient soudain décoiffer l'abeille butinant.
Une heure dévorée où la passion explose
Comme la vague, enfin, sur le rocher exulte.
L'automne me la rendra sur le parvis de l'hiver,
A l'aube des chapelles aux tempes immaculées.
Que vaudra donc cette heure, dans la forêt meurtrie,
Lorsque mon cœur de glace ne saura plus aimer,
Lorsque mon corps sans grâce ne pourra plus charmer ?
Car il est révolu le temps de la patience,
L'heure avance trop tôt aux pendules du malheur,
Aucune force au monde ne pourra l'arrêter.
Est-ce une bonne idée que d'ainsi échanger
Une heure de mon passé pour une heure d'avenir,
Une aile de papillon pour un flocon de neige,
Un éclat de soleil pour une éternité ?
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