Maîtresse d'école
MAITRESSE D'ECOLE
Il resurgit tout au fond de ma mémoire
Le crissement de la neige gelée sous les galoches,
Les matins d'hiver de mon enfance…
Le froid était si rude qu'il mordait les mollets nus
Et les petits doigts crispés sur les sacoches,
Le soleil flamboyait dans un ciel sans nuages,
Et les arbres des bosquets étincelaient de givre.
Ils allaient, les petits, jusqu'à la vieille école
Où la maîtresse, en hâte, allumait un grand feu.
Qu'il faisait bon, ensuite, groupés autour du poêle,
Se réchauffer un peu, en chantant des chansons.
Il resurgit tout au fond de ma mémoire
Le bruit des cris d'enfants jouant dans la cour
De la petite école où je fais mes débuts de « maîtresse ».
Qu'elle est belle cette ronde aux petites mains nouées !!...
Et les chansons enfantines s'égrènent sous les arbres rougissants.
Il n'y a plus de galoches, ni même de tabliers,
Mais les têtes brunes et blondes aux grands yeux étonnés
Attendent que je donne, et je vais leur donner
Tout mon savoir, tout mon amour et mon savoir faire.
Il resurgit tout au fond de ma mémoire
Le poids du silence, le soir, après l'ultime classe.
Les cris joyeux ont cessé, les petits pas évanouis,
Et le vide de la salle accable mon cœur serré.
Un dernier adieu à la cour écrasée de soleil,
A tous ces enfants qui ont peuplé ma vie,
Et je vais m'en aller vers d'autres horizons
Penser un peu à moi après avoir tant donné.
Vous, les enfants de la petite école,
Qui m'aurez peut-être oubliée
Bien avant d'être grands,
Je ne vous oublierai jamais !
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