RACINES
RACINES
Arbre déraciné,
Perdu dans le désert,
C’est la sève de ton pays
Qui coule dans tes veines,
Dans l’obscur désir
De recréer un jour
La sérénité d’un passé révolu
Brodé des perles de l’enfance,
Aux couleurs des myosotis
Bordant les rives claires
De ruisseaux tortueux.
Dans la fuite en avant
D’une recherche vaine
Où tu crois rencontrer
Des paradis perdus,
Tu t’es perdu toi-même,
Croyant sauver ton âme,
Mais un arbre, sans racines,
Ne peut vivre longtemps,
Difficile, après,
De retrouver la flamme !
Car, sans le savoir,
Il te manquait
Ce pays originel
Avec ses grandes étendues,
Ses herbes folles,
Et ses jardins secrets,
Ses villages de brumes
Aux clochers désuets,
Ses eaux dormantes
Dans ses forêts d’automne,
Pour retrouver enfin,
Dans un bonheur immense,
L’intensité sublime
De l’aube du monde.
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