GALAXY

OMBRE ET LUMIERE

Le soleil d’été ayant brûlé les champs de blé,

Dont les épis alourdis par les grains mûrs

Penchent doucement la tête vers la terre,

Les ombres se faufilent quand passe un nuage,

Et cette terre desséchée aux coquelicots flamboyants

Attend que vienne l’apaiser la fraîcheur du soir…

Tu étais près de moi, dans cette belle campagne,

Et blottie dans tes bras, je t’avais murmuré

Ces quelques mots d’amour : « le soleil rit,

La lumière chante, et moi je t’aime infiniment ! »

Puis le crépuscule étendit ses ombres violettes,

Chaque fleur, chaque plante, chaque branche

Avait la sienne, qui ondulait nonchalamment,

Quand l’aquilon taquin venait la balancer…

La lune vint soudain éclairer les bosquets

Que nous traversions d’un pas alangui,

Les feuilles frémissaient sur leur tige frêle…

De la terre assoiffée montait une sourde chaleur

Mêlant les odeurs des herbes desséchées

Et celle des écorces aux senteurs suaves…

Dans ce tourbillon enivrant d’ombre et de lumière,

Et de parfums boisés que mélangeait la brise,

Je croyais entendre la clarté de la lune chanter

Dans un alliage divin d’amour et de beauté !